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La RSE est-elle durable ?

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S’interroger sur le caractère universel de la RSE comme nous avons été amenés à le faire aboutit à considérer que certainement oui dans la durée. Maintenant cette durée suppose, pardonnez la tautologie, que la RSE soit durable.

Au fond le sous-jacent de cette interrogation est de savoir si, avec la RSE, nous sommes face à un mouvement de fond qui va structurer notre société et ses entreprises et donc s’inscrire dans le temps ou si nous sommes dans un épiphénomène du type « effet de mode » ou « air du temps » qui sans être éphémère n’en sera pas moins fini.

L’Histoire, y compris économique, nous apprend en effet que ce qui pouvait être considéré comme acquis pouvait, en quelques cycles annuels, laisser place à d’autres tendances. L’économie linéaire qui a fait les 30 glorieuses cède ainsi progressivement la place à une économie circulaire qui se pare de toutes les vertus et préoccupations de notre société pour durer au-delà des 30 prochaines années, glorieuses ou non.

De même la paix en occident qui, depuis 1945, était considérée comme un facteur de croissance tend à s’estomper au profit d’économies qualifiées de guerre ou de temps de guerre qui, de par leurs effets dans la vie de tous les jours, rebattent assurément les cartes de nos priorités sociétales et des orientations de développement des entreprises. Après tout on peut parier que bientôt dans les devantures de nos librairies nous verrons de nouveau en bonne place « la paix indésirable – rapport sur l’utilité des guerres » de J.K. Galbraith (tiens encore un économiste influencé par Keynes).

Or la RSE est typiquement un mouvement qui n’est pas compatible avec la guerre, mais qui ne peut s’épanouir que dans une économie et un monde pacifiés. Quand tout va bien les préoccupations citoyennes reviennent souvent à savoir si on pourra se procurer du papier hygiénique, quand le monde est plus instable, comme on le voit actuellement, crise alimentaire, crise énergétique, crise sociale, crise économique sont autant de déséquilibres qui amènent les gouvernements à parer au plus pressé et à être plus souples et reléguer au second rang l’approche long terme des règles de la RSE.

Cela s’est vu lors du pic de la Covid-19 où le quoiqu’il en coûte a pris le pas sur d’autres principes. Tant mieux si cela a permis aux pays et à leurs citoyens de franchir tant bien que mal cette épreuve. On le voit actuellement depuis le début de la guerre en Ukraine où pour se procurer gaz et pétrole les pays occidentaux s’affranchissent des principes de non-pollution qui les guidaient il y a encore peu.

Alors oui la RSE peut être durable encore faudra-t-il que les pays restent en paix – cela suppose que les deux Corées se calment, que la Chine n’envahisse pas Taiwan, que la Russie se retire d’Ukraine, que l’Inde et le Pakistan ne se tirent pas dessus, etc. – autant dire que cela n’est pas gagné.

nicolas-leregle
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Avocat au barreau de Paris, Associé RESPONSABLES

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