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Le greenwashing des entreprises : mauvaise intention ou bonne résolution ?

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Le greenwashing ou se repeindre en vert consiste en un affichage vertueux pour des entreprises qui ne le seraient pas nécessairement. D’une main on pollue les sols en exploitant une ressource de l’autre on plante des arbres pour témoigner de son intérêt à la cause environnementale, à la lutte contre le réchauffement climatique, en un mot on s’achète une bonne conscience.

Si on est sévère, on ne peut que qualifier d’hypocrite un tel comportement. « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » deviendrait plutôt « faites ce que je dis, mais surtout ne dites pas ce que je fais ». Sur le papier le « greenwashing » ne répond pas, comme comportements d’entreprises, aux attentes citoyennes que l’on associe à une démarche RSE qualitative. Cette attitude ne procure même pas un équilibre entre deux attitudes, la négative et la positive, elle entretient au contraire le sentiment que tout peut se compenser. Le greenwashing étant un artifice il ne peut pas produire les effets attendus d’une réelle et responsable politique RSE.

C’est un artifice certes, mais c’est aussi un code implanté dans le logiciel de l’entreprise et qui a la capacité de se reproduire et de se diffuser au-delà de ce qui est souvent souhaité par le management qui l’a initié. Une entreprise aussi fermée et repliée sur elle-même soit-elle ne peut espérer se développer à contre-courant des flux qui structurent et conditionnent notre société. Les exemples abondent d’entreprises qui exercent des activités nécessaires à nos sociétés, mais dont les produits ou les comportements vont à rebours de la conscience citoyenne.

Méthodes, comportements, produits, composants ayant des impacts sanitaires et environnementaux néfastes abondent, la protection ou la cécité de gouvernements peuvent dans un premier temps ou pour quelque temps éviter leur stigmatisation, mais dans un monde où tout va vite, ou tout se sait, cela ne peut plus s’inscrire dans le long terme.

Les champs de la RSE sont si larges qu’elle peut tout englober, ce qu’elle ne se prive pas de faire, pour pointer des manquements à l’éthique prise dans son acceptation la plus large. Les citoyens prennent conscience que leur environnement évolue et pas nécessairement dans la bonne direction, les rapports du GIEC interpellent plus la société civile que la classe politique, cette dernière ayant encore du mal à sortir de ses schémas classiques de pensée et de positionnement, ou les entreprises.

Dès lors ce qui est une mauvaise intention, un code revenant à mettre la poussière sous le tapis, peut se transformer en point de départ de bonnes résolutions, sous la pression du seul interlocuteur que toute entreprise se doit de considérer avec attention à savoir ses clients. La seule question qui n’a pas encore de réponse est de savoir le temps qui sera nécessaire pour ce basculement de la mauvaise intention ponctuelle vers la bonne résolution durable.

nicolas-leregle
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Avocat au barreau de Paris, Associé RESPONSABLES

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