Le droit, l’économie, l’histoire, l’anthropologie sont quelques-unes des nombreuses sciences sociales avec lesquelles nous sommes familiers. Elles obéissent à des règles, des codes, des pratiques, des procédures et des techniques qui permettent à ceux qui en font profession non seulement d’approfondir leur matière, mais aussi de parler d’un langage commun avec leurs collègues et partenaires.
La RSE qui se pose souvent comme une matière englobante de nombreux champs d’études peut-elle être une science sociale ? Cette question, à laquelle nous nous garderons bien d’apporter une réponse définitive et catégorique, n’est pas sans importance.
Si la RSE n’est pas une science sociale au sens commun du terme, nous pourrions être pessimistes quant à son devenir. Il est en effet difficile de se pérenniser si un champ d’études ne propose pas à ceux qui s’y intéressent une structure claire et acceptée.
Si, à l’inverse, la RSE arrive à se définir comme une science sociale ayant son propre vocabulaire et sa propre grammaire, des méthodes et procédures éprouvées, une raison d’être comprise et acceptée par le plus grand nombre et, plus encore, une utilité reconnue alors oui la RSE pourrait prétendre à un moment se considérer comme une science sociale et s’inscrire tant d’un point de vue académique que professionnel dans la durée.
Aujourd’hui la RSE pourrait se définit comme une science sociale en devenir. Ce n’est pas lui faire injure que de considérer qu’elle est encore bien jeune pour prétendre avoir définitivement formalisé son champ d’intervention. Elle est encore une combinaison ou une agglomération de différentes disciplines et au sein de celles-ci de normes ou règles spécifiques couvrant son sujet.
Le droit est présent et il faut prendre garde de ne pas limiter celui-ci à sa composante environnementale, car d’autres domaines y interviennent, le droit social, le droit financier et fiscal, le droit des affaires…
Psychologie et sociologie ont aussi toute leur place dans cette RSE qui vise, in fine, à promouvoir une ligne de conduite éthique des entreprises. Le point de vulnérabilité d’une entreprise ce sont ses salariés il n’est donc pas étonnant qu’au-delà de règles de droit tout ce qui peut concerner le bien-être en entreprise du salarié, garant de son attachement et respect des règles éthiques de celle-ci soit attentivement suivi.
La science économique est présente, car tout ce qui touche à l’entreprise la concerne. Elle est peut-être même la plus impliquée dans la RSE qui a vocation à concerner toutes les entreprises, tous les domaines d’activités et plus encore toutes les fonctions présentes au sein d’une entreprise.
On ne peut que se féliciter des démarches entreprises par certaines universités, en particulier l’IAE de Bordeaux, qui développent diplômes et formations centrés sur la RSE en vue d’offrir aux entreprises des professionnels ayant une vision panoramique de ce sujet. En fait cette implication est aussi un défi de taille pour la science économique à savoir créer en son sein une nouvelle discipline au fonctionnement endogène.
Avocat au barreau de Paris, Associé RESPONSABLES