
Interview Bertrand Coty
Stéphane Trébucq, Rémi Demersseman, vous publiez chez DUNOD, Le grand livre de la RSE. La RSE s’est complexifiée avec de nombreuses déclinaisons, notamment sur l’ensemble des fonctions clés de l’entreprise et des organisations en général. La RSE n’est-elle pas aujourd’hui devenue peu lisible de ce fait ?
Il y a effectivement différents niveaux d’application de la RSE, et à mesure que les années ont passé, on se retrouve avec des textes de plus en plus précis. Aujourd’hui les achats responsables disposent d’une norme à part. Il est donc tout à fait normal que ce domaine se spécialise et devienne de plus en plus compliqué.
Vous proposez un livre qui détaille les approches fonctionnelles du sujet dans l’entreprise. Pensez-vous que la communication au sein des entreprises, pour le public interne et les parties prenantes, soit maitrisée ?
La façon dont les entreprises communiquent en la matière est certainement très variable, il y a probablement encore beaucoup à apprendre dans ce domaine. Le plus grand risque pour les entreprises et que leurs démarches n’apparaissent pas crédible aux yeux même de leurs propres salariés. C’est la raison pour laquelle les labels RSE jouent un rôle important.
Avons-nous assez de recul, pour proposer un schéma universel de mise en œuvre de politique RSE dans l’entreprise ?
La théorie de la contingence nous apprend qu’il n’existe pas de solution unique adaptée à toutes les entreprises. Certaines normes proposées par les Afnor proposent cependant des schémas méthodologiques assez précis. Cependant, il subsiste des différences internationales significatives de telle sorte qu’on est très loin encore dans le schéma universel. Le problème ne se situe pas au niveau de ce que l’on dit de faire, mais au niveau de ce que les gens comprennent ou veulent bien en comprendre.
La normalisation est-elle toujours l’amie de la RSE dans cette mise en œuvre ?
La normalisation n’a pas vocation à se substituer à toutes les démarches. Il est important qu’il y ait une recherche scientifique dans les domaines de la RSE. Cependant, les normes dans ce domaine apparaissent totalement indispensables et incontournables. Bien évidemment, elles ne sont pas parfaites et elles continueront d’évoluer. Il faut bien comprendre que ces normes sont la production de spécialistes et d’experts, et sont issues d’un consensus. Faire l’impasse sur de tels travaux serait totalement impensable.
