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Le mécénat en régie directe : flexibilité ou casse-tête pour les entreprises ?

Le mécénat en régie directe permet aux entreprises de soutenir des projets d’intérêt général directement, sans passer par une structure dédiée telle qu’une fondation ou un fonds de dotation.

Cette modalité est souvent complémentaire des actions menées par une structure dédiée dans les grandes entreprises, tandis que les ETI et PME privilégient généralement cette approche.

Qu’en est-il des atouts et des contraintes du mécénat en régie directe ?

3 principaux atouts :
Une flexibilité et une réactivité incomparables

Contrairement aux structures dédiées qui sont régies par une gouvernance (Conseil d’administration, comités d’experts…) et des calendriers, le mécénat direct permet aux entreprises d’agir rapidement face à des besoins ponctuels et variés. Elles peuvent ainsi intervenir là où une fondation ne le pourrait pas, réagir à des crises ou soutenir des projets atypiques en utilisant un budget prédéfini ou une ligne budgétaire ad hoc.

Une liberté stratégique

Le mécénat direct offre une grande liberté : les entreprises décident de s’engager sur les causes et territoires de leur choix, sans les limites statutaires des structures dédiées (causes ou zones géographiques restreintes). Elles peuvent ainsi s’adapter aux enjeux sociaux ou environnementaux prioritaires, qu’ils soient locaux, nationaux ou internationaux.

Une complémentarité précieuse avec les fondations et fonds de dotation


Bien que les grandes entreprises aient souvent des structures dédiées, une part importante de leur budget mécénat reste en régie directe. Environ 40 % du budget des 20 plus grands mécènes français passe par cette voie, finançant des actions hors du cadre de leurs fondations ou fonds de dotation. À titre d’exemple, Crédit Mutuel Alliance Fédérale y consacre 30 % de son budget mécénat 2023 (24 M€ sur 80 M€), Hermès près de 52 % (13 M€ sur 25,2 M€) et le Groupe Rocher 54 % (4 M€ sur 7,4 M€).

3 principales contraintes :
Une complexité organisationnelle

Dans les grandes entreprises, le mécénat en régie directe est souvent réparti entre divers interlocuteurs – siège, entités régionales et internationales, ou encore certaines directions ou marques. Cette dispersion complique la centralisation des informations et la mesure de l’impact global, rendant difficile, voire impossible, un pilotage cohérent et une communication claire sur le mécénat.

Un manque de visibilité institutionnelle

Une fondation ou un fonds de dotation est un puissant levier de visibilité pour la marque corporate, en affirmant son engagement sociétal et sa singularité. Une structure dédiée bénéficie souvent d’une notoriété accrue auprès des parties prenantes internes et externes, contrairement au mécénat direct, moins identifiable et valorisé. Cette moindre visibilité peut limiter l’impact réputationnel de l’entreprise, malgré des actions de mécénat significatives.

Un budget non protégé et difficile à consolider

Étant souvent dispersé, le budget du mécénat direct est difficile à consolider. Par ailleurs, il n’est pas sanctuarisé, contrairement à celui d’une fondation, qui est validé pour toute la durée de son mandat. Il peut donc être soumis à une baisse, voire à une suppression, selon le contexte de l’entreprise (économique, changement de direction…).

Source des données chiffrées : « Quelles sont les entreprises mécènes les plus généreuses en France ? » – Carenews, le média des acteurs de l’engagement (13/11/2024)

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Fondatrice de Simply for Good dont la mission est de conseiller et d’accompagner opérationnellement les entreprises dans la construction, la structuration ou la montée en puissance de leur stratégie mécénat.

Quelle que soit leur taille, les entreprises peuvent toujours mieux et plus s’engager, et engager leurs collaborateurs, face aux grands défis sociaux et environnementaux. Et faire ainsi du mécénat un véritable levier d’impact positif sur leurs territoires, collaborateurs, image de marque et attractivité (candidats, clients…).

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