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Entreprise mécène : comment renforcer l’impact des associations que vous soutenez ?

Chaque prise de conscience, côté entreprise comme association, est une prise de conscience essentielle dans la volonté réciproque d’accroître l’impact pour les bénéficiaires finaux. C’est le message clé que je retiens de la rencontre du Social Impact Club organisée le 19 avril par Optimy, en compagnie d’un riche panel d’intervenants.

Deux leviers ont été évoqués pour renforcer l’impact : diversifier le soutien apporté aux projets et porteurs de projets, et intégrer l’impact au cœur de la stratégie de mécénat, de la sélection à l’évaluation des projets.

Levier #1 : comment diversifier le soutien apporté par une entreprise mécène aux associations ?

Cette diversification peut passer par l’ajout progressif, par strate, de moyens additionnels (financiers, compétences…). Elle peut aussi passer par une réflexion plus profonde sur le rôle de l’entreprise dans l’accompagnement de partenaires associatifs pour la bonne réalisation de leur mission, pour atteindre une taille critique, changer d’échelle pour toucher plus de bénéficiaires et/ou essaimer sur d’autres territoires, pour plaidoyer et faire évoluer les mentalités et la législation…

Voici 11 pistes de réflexion pour aller du soutien à l’accompagnement, et favoriser ainsi l’impact généré :  

👉Installer avant tout des partenariats basés sur la confiance

👉Être aux côtés des associations en tant que partenaire « d’un bout de chemin à parcourir ensemble ». Les accompagner dans le développement et la pérennisation de leurs projets permet de partager leurs difficultés, et de les aider à trouver des solutions.

👉Donner aux associations les moyens d’expérimenter et accepter la prise de risque qui est intrinsèque à leur fonctionnement. Ne pas l’accepter, ou la questionner, ajoute une pression supplémentaire sur les associations.

👉Garder à l’esprit que l’argent reste le nerf de la guerre. Tout autre accompagnement doit s’ajouter, et non remplacer le soutien financier.

👉Financer un cap et non un projet. Mettre en place les conditions du changement par un financement « non fléché ». Accepter ainsi de financer le fonctionnement des associations (personnel, loyer…) sans lequel elles n’existent pas, ou ne peuvent pas mener à bien leur changement d’échelle. C’est aussi accepter de financer leur volet recherche.

👉S’engager sur la durée, avec des montants conséquents, pour permettre aux associations de passer plus de temps sur leur mission que sur la recherche perpétuelle de fonds.

👉Apporter des compétences additionnelles et un regard nouveau aux associations, en engageant ses collaborateurs. Une vigilance est nécessaire de la part de l’entreprise pour rester au plus près des besoins des associations, et ne pas créer de besoins là où il n’y en a pas en cherchant à tout prix à mobiliser le plus de collaborateurs possible.

👉Favoriser la mise en réseau avec l’écosystème de l’entreprise, au niveau international, national et au plus près des territoires

👉Communiquer sur les projets, les associations et leur impact, ce qu’elles n’ont pas toujours le temps de faire ou les compétences pour  

👉Simplifier le processus des appels à projets en ayant la volonté d’optimiser le temps des associations. Plusieurs options existent, notamment celle d’intégrer une première étape avec un dossier très léger à compléter. Seules les associations retenues à ce stade seront amenées à apporter des informations complémentaires.

👉Et enfin, jouer collectif avec d’autres mécènes pour avoir une voix, une puissance d’action et un impact plus importants

Levier #2 : comment intégrer l’impact au cœur de sa stratégie de mécénat, de la sélection à l’évaluation des projets ?

Le critère de l’évaluation de l’impact est de plus en plus présent dans les processus de sélection des projets. Et aussi complexe que soit la définition de l’impact propre à un projet, sa mesure a un double objectif : prove (l’impact) & improve (quand l’impact n’est pas au rendez-vous).

La mesure d’impact n’est cependant pas adaptée à tous les projets. Les ressources financières et humaines (association, bénéficiaires, entreprise) nécessaires à la mesure d’impact, et son externalisation auprès d’experts, en font une démarche à réserver à des projets qui le justifient. Ce qui peut amener une entreprise qui voudrait systématiquement mesurer l’impact des projets qu’elle soutient à (ré)orienter son engagement sur des projets à impact. Et, par effet domino, à revoir les montants alloués aux projets, quitte à en soutenir moins. L’évaluation de l’impact, et plus généralement les critères de sélection des projets, peuvent amener jusqu’à requestionner la mission du mécénat d’une entreprise, de sa fondation ou de son fonds de dotation. Son intégration dans les critères de sélection n’est donc pas anodine.

Le rôle des mécènes est essentiel pour accompagner les associations dans la mesure d’impact de leurs projets/mission dans la société. Cet accompagnement peut passer par exemple par :

👉La formation à la mesure d’impact pour faire monter en compétences les associations

👉La co-définition des indicateurs au démarrage du projet. Les associations ont cependant tout intérêt à définir leurs propres critères pour qu’ils ne leur soient pas « imposés » lors des appels à projets.

👉Le financement partiel ou total de la mesure d’impact, et la prise en charge de son pilotage via un prestataire externe

👉La valorisation de l’impact mesuré pour aider les associations à asseoir leur mission, à fidéliser leurs mécènes et à en trouver de nouveaux

A côté de recherche et de la mesure d’impact des projets soutenus, une entreprise a beaucoup à gagner à appliquer la démarche de prove & improve à son mécénat. La mesure de l’impact, par exemple d’une fondation d’entreprise, sur les porteurs de projets et leurs bénéficiaires, est également essentielle au moment de sa prolongation, pour identifier des pistes d’amélioration, voire de repositionnement de sa mission.

Merci aux intervenants pour la qualité de leurs partages : Virginie Commelin, William Renaut, Mathilde Boulay, Isabelle Hoyaux, Laurent Fialon, Octavie Baculard, Laureen Sarfati, STEPHANIE BACHELET

Merci à Cynthia ILLOUZ, Ph.D. pour sa parfaite animation des tables-rondes

Merci à Optimy pour l’organisation de la rencontre : Sebastien Renault, Kenneth Bérard et leur équipe

Et merci à Anil Adiceam, Délégué général de la Fondation AG2R LA MONDIALE pour son accueil 

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Fondatrice de Simply for Good dont la mission est de conseiller et d’accompagner opérationnellement les entreprises dans la construction, la structuration ou la montée en puissance de leur stratégie mécénat.

Quelle que soit leur taille, les entreprises peuvent toujours mieux et plus s’engager, et engager leurs collaborateurs, face aux grands défis sociaux et environnementaux. Et faire ainsi du mécénat un véritable levier d’impact positif sur leurs territoires, collaborateurs, image de marque et attractivité (candidats, clients…).

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