
L’Aderse est l’association académique consacrée à la recherche et l’enseignement de la RSE. Tous les ans, elle organise un congrès scientifique qui cette année se tenait à Bordeaux, accueilli par le laboratoire en sciences de gestion IRGO.
Sylvain Guyoton (Ecovadis), Jérôme Verdiell (ABCsr), Noël Bauza (Zei World), David Eymé (Club du commerce connecté), Benjamin Enault (The Sens Activists / Pixelis) ; animée par Stéphane Trébucq.
Les solutions présentées dans le cadre de cette table ronde n’apparaissent pas concurrentes, mais complémentaires. Elles sont aussi révélatrices d’un contexte dans le cadre duquel la RSE est de plus en plus portée par des solutions digitales. De ce point de vue, on observe une forme de partage de la chaîne de valeur du traitement informationnel entre un ensemble d’opérateurs.
Zei World propose ainsi aux entreprises une plateforme de saisie d’informations qui va leur faciliter la tâche, car la base de données sous-jacente incorpore une connaissance de l’ensemble des référentiels de RSE. Il s’ensuit un service permettant d’éviter des pertes d’informations, et qui facilite la mise en conformité avec tout nouveau référentiel comme la CSRD.
Du côté d’ABCsr, le traitement des informations s’est extrêmement enrichi et sophistiqué au cours de ces derniers mois. L’idée n’est pas d’être en contact direct avec les entreprises, mais de passer par un réseau de partenaires experts-comptables. Le point d’entrée des informations traitées est principalement les fichiers FEC et DSN. Sur cette base, plus de 60 indicateurs peuvent être générés automatiquement ou avec une assistance d’experts, ce qui permet d’obtenir un premier diagnostic et une image RSE dans un temps record. Tous les calculs effectués sont justifiés et détaillés.
Naturellement, ces informations sont rattachées aux grilles usuelles ISO 26000, ODD, CSRD. L’objectif à terme sera, comme Zei World du reste, de gérer les plans d’action en lien avec ces données d’indicateurs à piloter. L’un des enjeux sous-jacents est aussi de proposer des services de benchmarking, et d’assistance dans la génération de plans d’actions efficaces.
Le positionnement d’Ecovadis est tout à fait différent. Les données RSE sont renseignées sur une plateforme par les entreprises en position de fournisseurs. EcoVadis évalue la qualité du système de management de la RSE d’une entreprise à travers ses politiques, ses actions mises en place et ses résultats. Le référentiel EcoVadis comprend 21 critères issus principalement de l’ISO 26000.
Le rating consiste à évaluer l’entreprise sur l’ensemble des critères activés selon sa taille, sa localisation et son secteur (selon l’analyse de matérialité propre à chaque secteur). Ecovadis représente aujourd’hui une activité avec un très grand nombre de salariés, dont certains sont dédiés à l’accompagnement et d’autres aux développements informatiques, puisque la plateforme incorpore de l’intelligence artificielle et de nombreuses fonctions de reconnaissance automatique des contenus.
Ces trois présentations illustrent bien à la fois les bouleversements des approches RSE via l’informatique, mais également l’avance de la French Tech dans ces domaines. Les trois intervenants soulignent leur intérêt pour la recherche académique en RSE, et David Eymé, la rapidité des changements via les apports attendus de l’IA, sous réserve que la donnée soit mieux collectée.
