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Il n’y aura plus de mécénat d’entreprise en 2043…

Mécènes Forum 2023 – Photo Nathalie Prieur

[Carnet de bord n°1 du #MecenesForum2023 – 2-3 octobre]

« Il n’y aura plus de mécénat d’entreprise en 2043… Il s’appellera autrement. Il sera rentré dans le mode opératoire des entreprises. »

A quoi ressemblera le mécénat en 2043 ?

Une des questions clés posées lors de la 1re journée du Mécènes Forum organisé par ADMICAL.

La réponse apportée par Laure KERMEN, Directrice de l’Engagement Sociétal et de la Performance RSE du groupe ADP & Déléguée générale de la fondation Groupe ADP, est clivante. Elle questionne.

N’avons-nous pas mesuré à quel point les conséquences de la loi Pacte ont créé un flou entre RSE et engagement sociétal ? Est-ce que l’engagement croissant des entreprises dans les questions de société vont rendre poreuse la frontière avec la RSE, aujourd’hui très centrée sur ses obligations réglementaires et de reporting ? Au point de voir disparaître le mécénat ?

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir à articuler les différents piliers de leur engagement sociétal : raison d’être – RSE – mécénat. Articulation et rapprochement qui impliquent que les pratiques de l’entreprise soient impeccables (ou en voie de). Le mécénat génère des externalités positives qui ne peuvent pas avoir vocation à masquer les externalités négatives d’une entreprise.

« Le mécénat permet d’incarner et de rendre tangible l’engagement des entreprises. C’est une réponse adaptée aux défis auxquels nous sommes confrontés pour donner du sens, attirer des talents et faire que notre capitalisme soit de plus en plus responsable. »Olivia Gregoire, Ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme.

Mécénat : être ou ne pas être en 2043 ? Quelles autres tendances et espoirs sont-ils ressortis du Mécènes Forum ?

7 leviers clés :

1 – Un mécénat collectif & collaboratif : une fondation d’entreprise ou un fonds de dotation est un acte individuel et singulier. L’efficacité passera par la mise en commun des énergies car, seule, une entreprise ne va pas changer le monde.

2 – Un mécénat territorial : l’intérêt de faire du mécénat au plus proche des activités de l’entreprise est multiple. Connaissance du territoire pour un plus grand impact, une meilleure capacité à analyser l’impact, la mobilisation des collaborateurs… L’échelle du territoire est celle de l’expérimentation, des partenariats croisés avec les autres acteurs du territoire. Faire territoire ensemble pour identifier tous les déterminants des causes. Partir du territoire pour remonter vers les causes.

3 – Un mécénat plus horizontal et dans l’accompagnement : le bénéficiaire sera mis au centre du mécénat, depuis la gouvernance, les modalités de financement… Ce qui permettra aux mécènes de grandir et de mieux comprendre la nécessité de soutenir les têtes de réseau, la recherche, le fonctionnement des associations.

4 – Un mécénat qui inspire confiance : il est important d’installer la confiance autour du mécénat vis-à-vis de tous les acteurs de la société. Car le mécénat d’entreprise est indispensable. Les 4 principes de la charte de déontologie du mécénat d’entreprise portée par la Coordination Générosités sont un garde-fou pour : une gestion désintéressée des opérations de mécénat (même s’il y a des contreparties), un respect mutuel mécène-porteur de projet, une gestion rigoureuse et proportionnée des opérations de mécénat, et une communication transparente. Combien d’entreprises l’auront signée dans 20 ans ?

5 – Un mécénat plus orienté « approche systémique » : l’approche systémique est aujourd’hui très peu pratiquée car complexe, expérimentale, long-termiste et nécessitant d’accepter d’unir ses forces à celles d’autres acteurs privés et publics. Elle est pourtant indispensable pour espérer combattre les enjeux à la racine.

6 – Un mécénat indissociable de l’engagement solidaire des collaborateurs : nous allons vers une augmentation du temps donné aux collaborateurs pour s’engager, quel que soit le format et la durée. Ce temps hybride des collaborateurs – temps en entreprise / temps en association – deviendra naturel.

7 – Un mécénat libéré de la « dictature de l’impact » ? Les avis divergent ou se complètent entre la nécessité d’agir utile, celle de ne pas s’approprier l’impact généré par les associations, de comprendre que l’impact et sa mesure impliquent un engagement des entreprises sur du temps long…

La volonté est quoiqu’il en soit partagée d’aller vers un mécénat synonyme d’engagement sincère des entreprises et d’efficience pour les associations, leurs bénéficiaires et l’ensemble des parties prenantes impliquées.

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Fondatrice de Simply for Good dont la mission est de conseiller et d’accompagner opérationnellement les entreprises dans la construction, la structuration ou la montée en puissance de leur stratégie mécénat.

Quelle que soit leur taille, les entreprises peuvent toujours mieux et plus s’engager, et engager leurs collaborateurs, face aux grands défis sociaux et environnementaux. Et faire ainsi du mécénat un véritable levier d’impact positif sur leurs territoires, collaborateurs, image de marque et attractivité (candidats, clients…).

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