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La CSRD est un avantage stratégique pour l’Europe !

Investiture d’un président ouvertement extrémiste aux USA, milliardaires supprimant la diversité dans leur entreprise et vice-président de la Commission européenne évoquant la suppression du reporting développement durable des entreprises, l’année 2025 a commencé dans la fureur. Peu importe qu’un mégafeu emporte une partie de Los Angeles grande comme l’Île-de-France, c’est le grand retour en arrière.

Si on laisse faire.

Car dans le chaos de notre monde globalisé, où chaque avancée technologique et chaque nouvelle élection redessinent les équilibres économiques, nos entreprises européennes disposent d’une arme ambitieuse, une « arme de compétitivité massive » qu’elles peuvent utiliser pour contrer ce mouvement irresponsable : la Directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).

Si les entreprises américaines, sous l’emprise de pressions politiques et sociales, reculent sur les sujets cruciaux que sont la diversité et les engagements climatiques, les entreprises européennes, elles, en s’appropriant les guides méthodologiques de la CSRD, peuvent bâtir une nouvelle forme de leadership. Ce n’est pas seulement une conformité réglementaire dont il s’agit : c’est un pas décisif vers un modèle économique qui inspire et rayonne à l’échelle mondiale. C’est un appel à faire plus, à faire mieux, et à se démarquer avec éclat sur les marchés internationaux.

C’est une opportunité historique et nous devons nous en saisir !

  1. Une approche structurée pour répondre aux attentes mondiales

    La CSRD offre aux entreprises européennes un cadre méthodologique précis, basé sur les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Ces outils permettent de structurer leur stratégie de durabilité, en alignant leurs pratiques avec les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux globaux. Contrairement à une simple obligation de reporting, la CSRD pousse à une transformation profonde des modèles économiques, reposant sur une meilleure gestion des risques, une transparence accrue et une performance globale durable.

    Une opportunité de faire mieux sur tous les points !

    Ce cadre ne se limite pas à une conformité ponctuelle, il s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue, favorisant l’évolution des pratiques des entreprises au fil du temps. Nos sociétés européennes l’ont déjà vécu avec les démarches qualité dans les années 1990, la transformation digitale des années 2000 et l’innovation des années 2010 : même celles qui renâclent à ces changements découvriront qu’elles en tirent des bénéfices conséquents. Qu’il s’agisse de renforcer leur compétitivité, d’améliorer leur résilience ou de mieux répondre aux attentes des parties prenantes, la CSRD s’imposera comme un levier puissant de progrès.

    Ce que nous avons déjà fait, nous pouvons le refaire.

    Les exemples passés montrent que les entreprises, une fois engagées, sont capables de se transformer pour le meilleur. Et ce d’autant plus dans un contexte où les attentes des parties prenantes évoluent rapidement. Les investisseurs, institutionnels notamment, recherchent des entreprises capables de démontrer leur engagement sur des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Ceux-là mêmes que Blackrock vient de repousser, en laissant la place libre. Une belle opportunité ! En s’alignant sur la CSRD, les entreprises européennes peuvent non seulement répondre à ces attentes, mais aussi attirer des capitaux à un moment où les entreprises américaines, confrontées à un climat politique polarisé, abandonnent certains engagements.
  2. Les reculs américains : une opportunité stratégique pour l’Europe

    Aux États-Unis, des entreprises abandonnent leurs programmes de diversité et d’inclusion, sous la pression ou par choix de leurs milliardaires-propriétaires. Ces reculs, largement influencés par des courants conservateurs et des figures politiques extrémistes, affaiblissent leur capacité à répondre aux attentes d’une main-d’œuvre et d’une clientèle qui sont, elles, de plus en plus sensibles à ces enjeux.

    Plus responsables et plus rentables

    Dans la guerre économique qui s’ouvre avec les États-Unis, les entreprises européennes, en ayant investi dans la RSE, auront un coup d’avance. Elles pourront non seulement répondre aux nouvelles attentes réglementaires, que l’Europe maintiendra sous une forme ou sous une autre, mais aussi bénéficier des retombées économiques de cet engagement. Comme le souligne l’étude de France Stratégie de 2015, les entreprises engagées dans des démarches RSE voient leurs performances économiques s’améliorer, grâce à une meilleure gestion des risques, une attractivité renforcée et une fidélisation accrue des talents. Ces atouts stratégiques, déjà démontrés dans un cadre volontaire, prennent une ampleur encore plus grande lorsque la réglementation les généralise, fournissant aux entreprises européennes un avantage concurrentiel collectif et durable.

    Moins responsables, moins utilisés

    Meta, Harley-Davidson, Wallmart ont récemment fait ce choix de suspendre leurs initiatives en faveur de la diversité. Cette tendance dégrade leur image sur des marchés mondiaux où l’inclusion et la durabilité sont devenues des critères de différenciation majeurs. « Je n’ai pas envie de confier à une entreprise qui traite mal mes voisins, mes enfants, moi-même, les moyens de continuer. » ; l’arrêt du recours à ces sociétés est une arme des consommateurs et nombreux sont déjà ceux qui quittent X (ex-Twitter) à ce titre. À l’inverse, les entreprises européennes qui adoptent une approche proactive et intègrent les méthodologies de la CSRD dans leurs pratiques peuvent se positionner comme des leaders éthiques et stratégiques. Nous avons les armes en main.
  3. Transformer la conformité en avantage compétitif

    Plutôt qu’une contrainte réglementaire, la CSRD est un levier de compétitivité pour les entreprises qui s’en emparent pleinement. En suivant les guides méthodologiques proposés, les entreprises peuvent non seulement se conformer aux exigences, mais aussi réorganiser leurs pratiques pour les rendre plus efficaces et rentables.

    C’est l’essence même d’une méthode d’amélioration continue, comme celle préconisée par la CSRD : mobiliser les parties prenantes internes et externes autour de l’intérêt collectif de l’entreprise. Cette mobilisation encourage une transparence accrue, des échanges constructifs et une meilleure compréhension des enjeux par toutes les parties. Par exemple, les salariés, lorsqu’ils comprennent que la stratégie RSE améliore à la fois les performances économiques de l’entreprise et leur propre environnement de travail, deviennent des acteurs moteurs du changement. Cette dynamique génère des idées innovantes, renforce l’engagement des équipes et améliore la coordination entre les différents départements.

    En intégrant la RSE dans leur ADN stratégique, les entreprises identifient plus rapidement les inefficacités opérationnelles, comme des pratiques énergivores, des processus mal optimisés ou des relations fournisseurs déséquilibrées. Ces améliorations ciblées permettent non seulement de réduire les coûts, mais aussi de rendre les chaînes de valeur plus résilientes face aux crises. En outre, une entreprise alignée sur une démarche d’amélioration continue devient plus agile et mieux préparée pour anticiper les évolutions du marché, s’adaptant ainsi avec plus de réactivité.

    Les bénéfices économiques de cette réorganisation sont multiples. Les entreprises qui adoptent une gestion durable renforcent leur attractivité auprès des investisseurs et des talents, limitent leurs risques juridiques ou réputationnels et augmentent leur capacité à innover. Cette démarche crée une spirale vertueuse, où la recherche de performance économique va de pair avec des objectifs environnementaux et sociaux ambitieux, consolidant ainsi leur position concurrentielle.

    Ainsi, loin d’être une contrainte, la CSRD offre une opportunité unique aux entreprises européennes de redéfinir leur fonctionnement pour qu’il soit à la fois plus efficace et plus rentable. En mobilisant leurs parties prenantes et en plaçant la durabilité au cœur de leur stratégie, elles ne se contentent pas de se conformer à une directive : elles construisent des modèles d’affaires pérennes et compétitifs.
  4. Les méthodologies de la CSRD : un guide pour l’excellence

    Les normes ESRS, au cœur de la CSRD, offrent un cadre structuré pour guider les entreprises. Elles couvrent un large éventail de thématiques, allant des émissions de gaz à effet de serre aux droits humains dans les chaînes d’approvisionnement. Ces méthodologies encouragent les entreprises à établir des bases solides pour collecter, analyser et rapporter des données, tout en les incitant à fixer des objectifs ambitieux et mesurables.

    La méthodologie attachée à la CSRD repose sur quelques grands principes simples : identifier les enjeux de durabilité pertinents pour l’entreprise, définir des indicateurs clairs, collecter les données nécessaires, fixer des objectifs précis et assurer un suivi régulier. Si sa mise en place est complexe, ce n’est pas à cause de la méthodologie, mais parce que les entreprises modernes sont elles-mêmes extrêmement complexes. Et c’est justement là que réside l’intérêt de suivre un cadre méthodologique établi : il offre une structure et des étapes claires pour progresser dans des organisations où, sans cela, l’amélioration resterait au point mort.
    Plutôt que de réinventer une méthodologie ad hoc, incertaine dans ses résultats, les entreprises bénéficient de l’expertise accumulée derrière la CSRD et ses normes. Cette approche universelle, applicable à l’ensemble des secteurs, garantit que chaque organisation, quelle que soit sa taille ou sa structure, peut entreprendre une transformation durable efficace. En s’appuyant sur ce cadre éprouvé, elles évitent de perdre du temps et des ressources dans des tentatives fragmentées et peuvent concentrer leurs efforts sur la mise en œuvre concrète.
    En adoptant ces méthodologies, les entreprises ne se contentent pas de cocher des cases réglementaires : elles démontrent leur capacité à anticiper les besoins de leurs parties prenantes et à intégrer la durabilité dans leur ADN. Cette rigueur méthodologique est un atout majeur dans un monde où la transparence et la fiabilité des données sont devenues des conditions préalables pour gagner la confiance des marchés.

    Les méthodologies de la CSRD : un guide pour l’excellence

    Les normes ESRS, au cœur de la CSRD, offrent un cadre structuré pour guider les entreprises. Elles couvrent un large éventail de thématiques, allant des émissions de gaz à effet de serre aux droits humains dans les chaînes d’approvisionnement. Ces méthodologies encouragent les entreprises à établir des bases solides pour collecter, analyser et rapporter des données, tout en les incitant à fixer des objectifs ambitieux et mesurables.

    La méthodologie attachée à la CSRD repose sur quelques grands principes simples : identifier les enjeux de durabilité pertinents pour l’entreprise, définir des indicateurs clairs, collecter les données nécessaires, fixer des objectifs précis et assurer un suivi régulier. Si sa mise en place est complexe, ce n’est pas à cause de la méthodologie, mais parce que les entreprises modernes sont elles-mêmes extrêmement complexes. Et c’est justement là que réside l’intérêt de suivre un cadre méthodologique établi : il offre une structure et des étapes claires pour progresser dans des organisations où, sans cela, l’amélioration resterait au point mort.
    Plutôt que de réinventer une méthodologie ad hoc, incertaine dans ses résultats, les entreprises bénéficient de l’expertise accumulée derrière la CSRD et ses normes. Cette approche universelle, applicable à l’ensemble des secteurs, garantit que chaque organisation, quelle que soit sa taille ou sa structure, peut entreprendre une transformation durable efficace.

    En s’appuyant sur ce cadre éprouvé, elles évitent de perdre du temps et des ressources dans des tentatives fragmentées et peuvent concentrer leurs efforts sur la mise en œuvre concrète.
    En adoptant ces méthodologies, les entreprises ne se contentent pas de cocher des cases réglementaires : elles démontrent leur capacité à anticiper les besoins de leurs parties prenantes et à intégrer la durabilité dans leur ADN. Cette rigueur méthodologique est un atout majeur dans un monde où la transparence et la fiabilité des données sont devenues des conditions préalables pour gagner la confiance des marchés.
  5. Vers un leadership mondial européen

    En s’appropriant les outils de la CSRD, les entreprises européennes se donnent les moyens de prendre une longueur d’avance sur leurs concurrents, en particulier américains. Dans un monde où la durabilité devient un impératif stratégique, elles peuvent non seulement répondre aux attentes de leurs parties prenantes, mais aussi redéfinir les standards mondiaux en matière de responsabilité d’entreprise.

    Et puis l’Europe n’est pas seule à engager ses entreprises sur des politiques vertueuses ! D’autres pays, en dehors des États-Unis, mènent également des actions ambitieuses. La Chine, par exemple, a renforcé ces dernières années son cadre réglementaire en matière de durabilité. En 2020, le pays a mis en place des exigences de reporting environnemental obligatoire pour certaines grandes entreprises, notamment dans des secteurs à forte empreinte écologique comme l’énergie et la fabrication.

    Ce reporting est directement lié aux objectifs climatiques du pays, visant la neutralité carbone d’ici 2060. En parallèle, la Chine a instauré un système national de marché carbone, le plus grand au monde, obligeant les entreprises à surveiller et réduire leurs émissions de CO₂. Cette initiative place déjà les entreprises chinoises dans une dynamique d’anticipation des réglementations mondiales et de transformation durable.

    Dans cette guerre commerciale mondiale, où chaque région cherche à imposer ses standards économiques et industriels, l’Europe a enfin l’occasion de se positionner avec sa voie propre. Trop longtemps, elle a suivi les tendances imposées par d’autres grands acteurs économiques, que ce soit les États-Unis ou la Chine. La CSRD offre à l’Europe un cadre unique pour montrer que compétitivité et responsabilité peuvent aller de pair, et que ses entreprises peuvent incarner un leadership qui combine performance économique et durabilité.

    Il est temps d’affirmer cette vision singulière et ambitieuse. Assez de suivre les autres ! En s’appuyant sur la CSRD et en construisant un modèle d’entreprise responsable, l’Europe peut non seulement protéger ses intérêts économiques, mais aussi jouer un rôle clé dans l’établissement de normes mondiales qui reflètent ses valeurs de transparence, d’équité et de respect de l’environnement.
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Après un parcours industriel, Rémi Demersseman est devenu un entrepreneur à impact. De 2005 à 2015 il expérimente la RSE lors du développement d'une entreprise qui deviendra le 5ème acteur français du secteur des crèches. En 2015, il crée la fondation Oïkos pour la RSE qui déploie de multiples outils à destination des organisations en transition. Il est ainsi le concepteur de la fresque de la RSE, l'un des coordinateurs du Grand Livre de la RSE et le président du congrès international de la RSE.

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